Quelques politiciens togolais des deux camps pouvoir-opposition | Infog : 27avril.com

Un pays organise un championnat de foot. Les équipes légalement constituées sont appelées à compétir chaque année. Dans le pays il y a une Ecole qui forme les arbitres. Les candidats-élèves y sont nombreux. Pour leur formation, ils sont organisés en équipes de foot. La qualité de jeu des élèves-arbitres est telle que l’Ecole crée en son sein une équipe avec les meilleurs joueurs auxquels sont ajoutées quelques recrues hors-école.

C’est l’Ecole qui fournit les arbitres pour tous les matchs du championnat national. Les premiers supporters de l’équipe de l’Ecole sont donc les arbitres eux-mêmes. Dès lors les championnats de déroulent et se ressemblent :

– Premier championnat : vainqueur : l’équipe de l’Ecole.
– Deuxième championnat : vainqueur : l’équipe de l’Ecole.
– Troisième championnat : vainqueur : l’équipe de l’Ecole.

A la fin du troisième championnat, les équipes perdantes qui soupçonnaient une connivence entre les arbitres et leur équipe finissent par en être convaincus. Certaines soutiennent qu’en attendant que l’arbitrage s’améliore, il faut continuer de participer. Sans la participation, disent-elles, on perdrait le droit au financement de la Fédération, lequel permet à nos équipes de continuer d’exister. D’autres disent que tant que l’équipe de l’Ecole des arbitres n’aura pas été exclue de la Fédération, rien ne changera. Il faut donc tout faire pour interdire les compétitions aux arbitres.

J’ai l’impression que c’est ce qui se passe entre le régime militaire togolais et ses partis d’opposition. L’Armée n’a pas droit au pouvoir, mais elle s’en est accaparée quand même et l’exerce avec l’aide de quelques civils qui servent à masquer les armes qui sont les vrais commandeurs. Certains partis d’opposition, par hostilité à la lutte révolutionnaire et pour maintenir hors de l’eau leurs appareils politiques, ont choisi l’entrisme en participant aux élections dans l’espoir de gagner quelques postes de députés ou de maires. D’autres préconisent une table-rase pacifique sans dire comment la faire.

Zakari Tchagbalé / FB

Zakari Tchagbalé