pétrolier norvegien Front Altair endommagé dans le golfe d'oman
Le pétrolier Front Altair affiche de lourds dommages après avoir été la cible de plusieurs explosions en mer d’Oman | Photo : AFP

Deux pétroliers, l’un du Japon et l’autre de Norvège, auraient été attaqués dans le golfe d’Oman, selon la marine américaine qui a reçu des appels de détresse des deux bateaux, dont l’un est en flammes au large de l’Iran. Les deux équipages ont pu être secourus en mer.

Selon un communiqué de la Ve flotte américaine, basée au large de Bahreïn, le Kokuka Courageous et le Front Altair naviguaient dans le golfe d’Oman, lorsqu’ils ont été attaqués par des forces inconnues jusqu’ici.

« Nous sommes au courant de l’attaque de pétroliers en mer d’Oman. Les forces navales américaines de la région ont reçu deux appels de détresse distincts, l’un à 6 h 12 et l’autre à 7 h « , peut-on y lire.

Ces événements surviennent un mois après que quatre navires – deux saoudiens, un émirati et un norvégien – eurent été la cible de mystérieux actes de sabotage dans la même région. L’Arabie saoudite et l’Iran se sont accusés mutuellement d’être à l’origine de ces actes.

Le Front Altair, un navire de 110 000 tonnes chargé d’éthanol, est en flammes en mer, à 25 milles nautiques de la ville iranienne de Bandar-é Jask, selon la compagnie norvégienne Frontline, propriétaire du navire.

Sultanat d'Oman et Golfe d'Oman | Carte :CM
Sultanat d’Oman et Golfe d’Oman | Carte :CM

La cargaison du bateau avait été chargée au Qatar et devait être livrée à Taïwan.

Dans un communiqué, la Direction norvégienne des affaires maritimes affirme que le Front Altair a été « attaqué  » et qu’au moins trois explosions ont été signalées à bord du bâtiment. Personne n’aurait été blessé, ajoute l’organisme.

Les 23 membres de l’équipage ont été secourus en mer par la marine iranienne.

Quant au Kokuka Courageous, opéré par la firme japonaise Kokuka Sangyo, il a été immobilisé en mer avant d’être abandonné par l’équipage.

Sa coque serait endommagée sur son flanc à tribord. Sa cargaison de méthanol chargée dans un port saoudien à destination de Singapour serait intacte et le bâtiment ne présenterait pas de risque de sombrer, rapporte la compagnie maritime.

Les 21 membres de l’équipage du Kokuka Courageous qui ont dû abandonner le navire ont été secourus par un autre navire, le Coastal Ace, qui croisait sur la même route.

Le pétrolier se trouve à 70 milles marins au large de Fujairah, aux Émirats arabes unis, et à 14 milles marins de l’Iran.

« Il semble que d’autres navires aient également essuyé des tirs  » , a déclaré aux journalistes Yutaka Katada, président de Kokuka Sangyo, dont les bureau sont à Tokyo.
Les équipages recueillis par la marine iranienne

Selon un communiqué publié par l’agence Irna, la marine iranienne aurait porté secours à « deux pétroliers étrangers  » en mer d’Oman à la suite « d’accidents  » survenus en mer.

« Quarante-quatre marins ont été sauvés des eaux par une unité de secours de la marine [iranienne] de la province d’Hormozgan et transférés au port de Bandar-é Jask « , écrit l’agence Irna, qui cite des sources informées.

« Des navires américains sont dans la zone et prêtent assistance « , a précisé de son côté la Ve flotte américaine dans un communiqué.

Le Royaume-Uni et ses partenaires ont ouvert une enquête sur les événements, selon l’United Kingdom Marine Trade Operations.

Ces deux « attaques  » ont eu des effets immédiats sur les marchés boursiers, notamment européens, où le prix du pétrole a subitement augmenté de 3 %.

Tôt en matinée, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août grimpait de 1,70 $ US, alors que le baril de WTI pour livraison en juillet montait de 1,38 $ US.
Une coïncidence « hautement suspecte « , selon Téhéran

Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a par ailleurs jugé hautement suspecte la coïncidence entre ces « attaques « contre deux bateaux étrangers en mer d’Oman et la visite à Téhéran du premier ministre japonais Shinzo Abe.

« Le mot suspicieux ne suffit pas à décrire ce qui transpire apparemment » de ces « attaques contre des pétroliers liés au Japon survenues alors que le premier ministre rencontrait le guide suprême iranien à Téhéran », écrit Mohammad Javad Zarif sur Twitter.

Le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Abbas Moussavi, a lui aussi exprimé des doutes sur ces « incidents suspects  » et leur concomitance avec la visite de M. Abe, qui est le premier chef de gouvernement japonais à se rendre en Iran depuis 1978.

Source : Radio Canada + EuroNews