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Carrefour majeur sur la Nationale N°1 à Atakpamé, Agbonou voit passer tous les jours de nombreux voyageurs dans les deux sens c’est-à-dire du Sud au Nord et du Nord au Sud. Ceci fait le bonheur de nombreux commerces installés aux abords de la route particulièrement au niveau du quartier Agbonou-Ceet. Malheureusement, depuis quelques mois, les commerçantes ont vu leurs chiffres d’affaires dégringolés. La faute à une décision de la commune Ogou1.

En effet, depuis quelques mois, les bus et autres transports en commun en transit dans la ville ne sont plus autorisés à effectuer leur arrêt au lieu habituel c’est-à-dire au quartier Agbonou-Ceet, à quelques mètres de la station-service Total. Cette décision émane de la mairie de la commune Ogou1 dirigée par Mme Yawa Kouigan.

Selon une source proche de la maire, cette décision est prise pour éviter les accidents devenus récurrents lors des arrêts suivis de l’occupation d’une partie de la voie par les commerçantes. En contrepartie, la commune a aménagé un arrêt de bus proprement dit, à côté de l’hôtel King of King, à une centaine de mètre du lieu habituellement occupé par les femmes. Depuis, les conducteurs de bus n’ont plus le droit d’effectuer les arrêtes aux abords de la route.

Cette décision qui parait compréhensible au regard du danger qu’encourent les usagers, a eu, toutefois des conséquences importantes sur les recettes des commerçantes habituées à l’ancienne place. C’est le cas d’une revendeuse que notre rédaction a rencontré surplace. « Avant la décision de la maire d’interdire l’arrêt des bus ici, je faisais un chiffre d’environ 300 000 FCFA par jour. Aujourd’hui, je n’arrive même plus à faire 100 000 FCFA. La situation est quasi similaire chez les autres commerçantes. Nous avons des employés à payer, des locations (des loyers sont versés à la mairie) et des enfants à charge », a confié, cette revendeuse qui a requis l’anonymat.

Même son de cloque chez, Akou, une autre revendeuse de fruit. « On ne vent presque plus rien. Avant dès que les bus arrivent, et ils font à peine 10 mn, nous allons rapidement proposer les fruits aux passagers. Maintenant, je ne peux pas déplacer mon étale pour aller de l’autre côté. Je ne peux non plus amener les fruits là-bas. Qui va s’occuper de mes marchandises pendant que je serais là-bas. C’est ici que nous vendons depuis des années, il n’y a jamais eu de soucis majeur », explique cette dernière.

En outre, selon les commerçantes le nouvel arrêt de bus est plus utilisé par les autobus de nuit en provenance de l’extrême nord du pays. Les bus venant du sud du pays qui passent aux environs de 11h ne font quasiment plus d’arrêt. « De toutes les façons, l’espace est trop exiguë pour que plusieurs bus trouvent leur place » , constate une autre commerçante.

Pour trouver une solution, les commerçantes ont approché la maire dans une démarche de négociation pour qu’une solution soit trouvée. Et la maire Kouigan leur aurait promis de trouver une solution. Mais cette démarche est restée sans suite.

Selon les femmes, malgré la décision du maire les camions continuent de garer pendant plusieurs heures sans être inquiétés aux abords de la route. Il faut dire ces camions constituent un danger plus important que les bus si les arrêts sont bien encadrés en présence des forces de l’ordre. D’ailleurs les femmes disent avoir faire la demande. Mais que nenni.

Face à cette situation, elles demandent qu’un arrêt bus annexe soit aménagé. Et ce n’est pas l’espace qui manque. « A quelques mètres de là où nous vendions avant, il y a un espace vide plus grand que celui choisi par la Mairie. Nous demandons humblement que la Mairie prenne en compte nos supplications et aménage aussi cet espace. Il y va de la survie de nos activités et de nos familles qui dépendent de nous », propose Akou, la revendeuse de fruit.

Les portes des discussions restent ouvertes, assure la Mairie.

En rappel, Agbonou est de loin le quartier le plus animé de la ville d’Atakpamé. C’est le lieu, où les bus en provenance du nord ou du sud pays effectue leur seul arrêt avant destination. Occasion pour les passagers de faire quelques achats et de se dégourdir les jambes. Des fruits aux poissons fris en passant par les repas chauds, on y trouve un peu de tout.

Source : Fraternité

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