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Ce que Benito Amorin n’a pas pu dire

Dans notre édition N`502 du mercredi 11 janvier 2023, nous avions écrit dans un article titré « Conflit d’intérêt et trafic d’influence : Aba Olympio accuse Benito Amorin de lui avoir extorqué 20 millions. Les faits », et le mercredi 1er février de la même année nous avions reçu une citation directe à la requête de monsieur Benito Amorin à comparaitre le lundi 13 février à 8heures à l’audience et par devant le Tribunal de grande instance de Lomé pour délit diffamation reprochée à notre personne Jérôme Sossou, Directeur de publication du journal «Le Triangle des Enjeux». Le sieur Benito Amorin, à voir toutes les démarches que nous avions faites selon les règles qui régissent notre métier, a manqué d’honnêteté dans ce qu’il est en train de poser comme acte puisque nous l’avions rencontré à maintes reprises, nous avions pris aussi soins d’évoquer dans notre article ce qu’il nous avait dit, sauf que monsieur Amorin avait déjà mis en garde lors de nos discussions qu’il portera plainte contre nous si nous écrivons sur lui, une sorte de trafic d’influence. Nous avons compris trop tôt à la réception de cette citation directe que le sieur Amorin est dans la logique de nous intimider et d’exercer un trafic d’influence sur nous

De quoi Beby Amorin nous accuse ?

« Attendu que Monsieur Jérôme K. D. Sossou, directeur de publication du journal privé« Tringle des Enjeux », a, dans la parution N`502 du 11 janvier 2023, écrit à la Une dudit journal et en titre ce qui suit : « Conflit d’intérêt et trafic d’influence. Aba Olympio accuse Bénito Amorin de lui avoir extorqué 20 millions » Attendu que c’est sans rapporter la moindre preuve que Monsieur Jérôme K. D. Sossou, accuse le requérant d’exercer un trafic d’influence dans un procès encore pendante devant la cour suprême du Togo », avons-nous lu dans le document de citation directe que nous avions reçue. A en croire donc ce document, monsieur Amorin nous accuse d’avoir employé à son égard, le mot « trafic d’influence » c’est-à-dire que nous l’avions traité d’avoir exercé un trafic d’influence sur la dame Aba pour assouvir son objectif, celui de lui rembourser les 20 millions remis pour le compte d’une avance d’un bail d’immeuble.

Lors de nos recoupements mieux, lors de notre rencontre avec monsieur Amorin les 10 et 11 décembre 2022, la première fois où il nous avait reçus sur la terrasse chez lui et la seconde fois où il nous recevait (Isidore Akolor, Directeur du journal Actu Express et moi-même », accompagné de l’un de ses frères Alexandre Amorin dans son salon, nous lui avions posé la question sur ce qu’il pensait de l’accusation que dame Aba portait contre lui, celle d’avoir exercé un trafic d’influence afin qu’elle puisse lui rembourser les 20 millions. Parce que pour dame Aba vous (Amorin) vous savez qu’elle ne vous rembourserez pas si vous ne faites pas arrêter son petit frère. Et monsieur Amorin Beby de nous répondre de façon laconique ceci : « n’écoutez pas cette dame. Elle pensait que j’ai une caisse noire de la présidence dans ma maison pour tenter de me tricher. Elle sait que je suis le beau-père de Faure Gnassingbé. Or, moi je me débrouille avant de manger car je suis directeur de société ». Nous avions voulu connaitre la réaction du chef de l’Etat Monsieur Faure Gnassingbé parce que monsieur Beby Amorin nous avait fait savoir qu’un mémoire sur ce sujet de bail lui a été présenté par le biais de sa fille (la femme du chef de l’Etat) car, selon lui, le chef de l’Etat aurait souhaité connaitre le fond du dossier. Faudrait-il aussi le rappeler que c’est à l’issue d’une lettre que dame Aba a envoyée le 25 février 2022 à la présidence pour saisir le chef de l’Etat. Par la suite nous avions posé la question à monsieur Amorin en ces termes : « Est-ce que ce n’est pas parce que Monsieur Faure Gnassingbé est votre gendre comme vous venez de nous le faire savoir, que vous ne vous souciez plus de cette affaire alors que dame Aba dit toujours en subir les conséquences ? » « En plus est-ce que vous ne donnez pas raison à dame Aba qui affirme que délibérément vous continuez par exercer sur elle un trafic d’influence c’est pour cela que vous refusez de lui rembourser son argent ? » Monsieur ne nous avait pas donné une réponse claire. Seulement, il nous avait tout simplement martelé que Aba Olympio n’a pas habilité à représenter les héritiers de feu Oscar Olympio. Nous avions toujours voulu bien comprendre la situation à la suite de cette réponse de monsieur Amorin et, c’était moi qui lui avais posé la question de savoir : « Comment cela pourrait être possible que vous ayez pu remettre 20 millions à quelqu’un qui ne vous a présenté aucun mandat ni une procuration ? » Monsieur Amorin nous avait répondu que c’était une erreur qu’il avait commise avant qu’il ne s’en soit rendu compte. Par la suite, nous avions voulu savoir s’il y aurait une possibilité de finir avec ce dossier qui a duré 17 ans pratiquement ? Pour nous répondre, monsieur avait appelé son avocat sur portable devant nous qu’il avait même mis sur haut-parleur. Et l’avocat de lui dire « de faire relancer le dossier par la Cour suprême et que c’est seulement, les décisions de la Cour mettront fin à cette affaire ».

Nous voulons vous faire savoir que monsieur Amorin nous avait avoué que c’était lui qui avait gagné le procès en première instance et c’est lorsque nous lui avions présenté la décision du Tribunal de première instance qu’il a dit après qu’il avait perdu le procès à cette étape puisqu’il a fait appel à la Chambre Commerciale de la Cour d’Appel.

Sur la question de déguerpissement des anciens locataires, au cours de nos discussions, monsieur Amorin nous avait affirmé qu’il ne savait pas que les anciens locataires ont quitté les lieux lorsque nous lui avions démontré qu’il n’y a que de nouveaux locataires puisque dame Aba avait rénové les magasins. Monsieur Amorin avait aussi dit qu’il y a plusieurs années il n’avait plus emprunté cette voie.

Monsieur Amorin avait malheureusement manqué de courage de dire clairement que nous avions juste fait notre travail de journaliste et qu’en aucun moment nous n’avions la prétention de lui faire du mal vu les questions que nous lui avions posées, les réponses qu’il nous avait données et d’autres détails que nous n’énumérons pas encore pour des raisons qui nous sont propres.

D’ailleurs lui-même l’avait exprimé de vive voix pour nous dire qu’il a franchement apprécié notre démarche qui pour lui, est assez professionnelle et qu’il nous en remercie pour ça. Il avait même dit qu’il va voir ce qu’il pourra faire pour nous très prochainement. En tout cas pour nous, cela ne voudrait pas dire que nous n’allons pas faire notre travail dans les règles de l’art. Nous comprenons tout simplement que, si monsieur Amorin nous assigne en justice, cela voudra dire qu’il est dans sa logique pour nous intimider car peut être il se reprocherait quelque chose, même si nous faisons notre travail comme cela se doit, monsieur Amorin lui-même nous l’ayant déjà signifié préalablement au cours de nos discussions.

Nous voulons tout de même vous rappeler que nous avions mentionné dans notre article, les documents que monsieur Amorin nous avait remis notamment le mémoire récapitulatif sur le sujet, la sommation interpellatrice datant du 06 novembre 2009 pour ne citer que ceux-là

Rappel bref des faits selon l’ordonnance N`2757/2016 du 14 octobre 2016du Tribunal de première instance confirmée par l’arrêt N`155/21 du 21 octobre 2021 de la Cour d’appel

Tout remonte à 2006 lorsque les héritiers de feu Oscar Olympio voulaient mettre en bail un immeuble. En effet, c’est une affaire qui date depuis 2006 lorsque, Benito Amorin entra en pourparlers avec dame Aba Olympio pour le bail à construction devant porter sur un immeuble sis à Agbadahonou, appartenant aux héritiers de feu Oscar Olympio au profit d’un autre concurrent étranger. Car selon dame Aba, entretenir la collaboration avec Benito affectueusement appelé Fo Baby profitera au pays mieux, à sa famille que de mettre l’immeuble à disposition d’un étranger, Benito Amorin étant donc un grand frère proche de la famille héritière. « Dans leurs écritures, et dans un appel des faits, les demandeurs ont apporté la précision selon laquelle s’ils ont pris le risque d’évincer les anciens locataires au profit de monsieur Benito Amorin, c’est uniquement en raison des liens de parenté existant entre eux », rapporte la décision du Tribunal de 1ère instance avant de continuer « Les demandeurs exposent qu’ils sont propriétaires par voie d’héritage d’un immeuble sis à Lomé au lieudit Agbadahonou, qu’une partie de l’immeuble a été donnée à bail à des commerçants qui y exerçaient leurs activités ; que courant année 2006 monsieur Benito Amorin proposa de prendre à bail ledit immeuble qu’il a été convenu que les anciens occupants devaient libérer les lieux avant la signature du contrat de bail ; que pour ce faire monsieur Amorin a avancé la somme de 20 millions francs CFA qui a été versée aux occupants sortants à titre d’indemnité de rupture du contrat de bail que les occupants ayant libéré les lieux, le requis les invita devant notaire pour conclure le contrat de bail qu’au moment de la signature, le requis présenta un projet de contrat portant, le nom de madame Djoko. Amados Afiwa Elisabeth, gérante de la société Hirondelle SARL comme preneuse, que stupéfaits du changement du nom du preneur, les requérants exigèrent des explications et refusèrent de signer le contrat de bail que monsieur Amorin Benito.…. » La décision du Tribunal de 1ère instance relève plus loin que «… Sur la non pertinence, selon eux, du moyen tiré de la présence de locataires dans les lieux loués, les demandeurs soutiennent que se murant dans ses propres contradictions, monsieur Amorin Benito a cru pouvoir se tirer d’affaires par le biais d’une sommation interpellative dont il n’a même pas pris la peine d’examiner le contenu ; que l’aurait-il fait, qu’il serait aisément aperçu que les locataires ayant fait l’objet de sa sommation interpellative sont pour la plupart, des sociétés alors que les reçus de remboursement de caution des anciens occupants des lieux sont par contre pour la plupart des personnes physiques ; que les nouveaux locataires n’ont été installés que plus de 02 ans et demi après le départ des anciens locataires à sa propre demande, lui qui a même remis 20 millions à dame Aba Olympio pour dédommager ces anciens locataires »

Ainsi dit, Bénito Amorin se contredit-il dans ses démarches ? « Monsieur Bénito Amorin ne saurait soutenir une chose et son contraire, à savoir que les nouveaux locataires ne sauraient autres que les anciens dont il a lui-même financé le déguerpissement, déguerpissement ayant eu lieu depuis le 26 décembre 2006. Ils allèguent que (les héritiers de feu Oscar Olympio) que dans son désir de se venger de dame Aba Olympio de ne lui avoir pas autorisé une substitution par le biais de la société Hirondelle SARL, monsieur Benito Amorin aurait bien souhaité voir appauvrir les héritiers de feu Oscar Olypio sans lever le petit doigt quant au manque à gagner qu’il leur a infligé… », rapporte le document

Aussi, faudrait-il le signifier, la somme de vingt-cinq millions cinq cent soixante mille (25 560 000) francs CFA réclamée par les héritiers de feu Oscar Olympio est calculée sur la base, non de deux ans et demi, mais de trois ans de loyers non perçus pour dommages et intérêts.

En tout état de cause, le dénouement de cette affaire qui est encore pendante devant la Cour suprême à la suite de la requête formulée par monsieur Amorin Benito, aux fins de pourvoir depuis le 27 décembre 2021 et qui a causé assez de désagréments aux héritiers de feu Oscar Olympio, vu tout le temps qu’il a pris dans la vie commerciale de ces derniers ne serait plus tardé. Pour ce faire, il n’y a aucun doute que le droit soit dit afin que ces pauvres héritiers poussent un ouf de soulagement

Mais ce que monsieur Amorin Benito n’a pas pu dire est que : ce que nous avions dit et qu’il incrimine est déjà contenu dans l’ordonnance N`2757/2016 du 14 octobre 2016 du Tribunal de première instance confirmée par l’arrêt N`155/21 du 21 octobre 2021 de la Chambre Commerciale de la Cour d’appel pour lequel il a fait sursis à exécution devant la Cour Suprême. Et qu’il ne pourra pas assigner en justice pour une affaire qui l’oppose déjà à dame Aba Olympio, cette affaire qui attend depuis 2021 le verdict de la Cour Suprême, la même personne de dame Aba Olyimpio pour la même affaire.

Nous continuerons par suivre ce dossier jusqu’à son dénouement, advienne que pourra.

Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions….

Jérôme Sossou
Le Triangle des Enjeux N°505 du Mercredi 08 Février 2023