soldat policier gendarme togolais ennemis du peuple
Ils souffrent autant que les civils sous la dictature des Gnassingbé. Pourtant ils prennent systématiquement pour cible le peuple sans défense au lieu d’aider ce dernier à se débarrasser une fois pour toute de cette bande de racailles qui gangrène notre cher pays le Togo. Trouvez l’erreur…| Archives : DR

Chaque jour que Dieu fait, nous ne cessons de répéter que notre malheur, c’est l’armée, la gendarmerie et la police. Sans elles, le régime qui dure et perdure au pouvoir ne peut réprimer, blesser et tuer les citoyens dès que ceux-ci manifestent le moindre mécontentement. Et pourtant! Et pourtant, quand vous voyez dans nos maisons, dans nos quartiers, dans nos villes et partout dans le pays, les corps habillés cohabitent pacifiquement avec leurs frères civils. Ils causent ensemble, se partagent un verre, regardent des matchs de foot etc.

Loin d’être des tueurs de civils, nos sôdja sont plutôt des gens bien. Et quand ils sont en mission en pays étrangers, ils sont souvent félicités pour leur exemplarité, leur comportement sans reproche.

Nos militaires sont comme un chien errant: au même moment où les passants ont peur qu’il les morde, au même moment ce chien aussi a peur que les passants lui jettent un caillou ou le frappent avec un bâton. Pendant que le civil a peur du sôdja, le sôdja aussi a peur des civils, même si cela semble paradoxal. Il a peur d’être dénoncé, d’être stigmatisé, d’être agressé…

Non seulement il a peur des civils, mais le sôdja togolais a très peur de l’armée et de la police. Cela peut paraitre curieux, mais il a plus peur de l’armée que nous les civils. Nous autres civils, nous pouvons critiquer. Nous pouvons même dire à haute voix que nous sommes contre ceci ou cela. Mais le sôdja peut-il même oser dire par exemple qu’il n’y a pas assez d’écoles ou de dispensaires dans ce pays? Le civil peut dire qu’il n’a pas voté pour le parti UNIR, mais le sôdja oserait-il broncher dans ce sens? Il subirait la foudre s’il parle d’élections, à moins qu’il ne clame qu’il a voté pour le pouvoir! Mais un militaire français peut dire qu’il n’apprécie pas Macron, un militaire britannique peut déclarer ne pas aimer Boris Johnson, un GI américain peut hurler que Donald Trump ne gère pas bien la crise du coronavirus. Mais qu’un sôdja togolais dise que Faure n’est pas bon, il nous semble qu’il ne tarderait pas à passer à la casserole.

Si nous revisitons l’histoire des forces de défenses, force est de constater que plusieurs hommes ont perdu la vie, pas dans une guerre, mais assassinés. Certains disent que les FAT et la police sont sûrement les corps de métier les plus bourrés d’espions, les corps de métier où la méfiance entre collègues règne le plus.

Si nos sôdja sont souvent amenés à tuer, c’est en général parce qu’on le leur ordonne. Et leurs chefs savent très bien comment donner les ordres, comment organiser les troupes et dans quelles conditions envoyer les éléments sur le terrain pour que des vies humaines tombent.

Alors pitié pour les soldats, ils n’y sont pas pour grand-chose quand le sang des civils coule! Autant vous avez peur qu’ils vous tuent, autant ils ont également peur qu’on les tue. Ça a toujours été comme cela dans les dictatures et partout où on barre la route à la démocratie. Le colonel Madjoulba peut vous en dire plus. Ah non, j’oubliais, il vient d’être assassiné d’une balle dans le cou, dans son bureau au camp militaire! Une enquête est ouverte. Elle ne tardera pas à se fermer d’elle-même, parce que l’affaire sera bientôt oubliée.

SAhé Sahéa

Le journal Sika’a