Le Synphot au combat
Le Synphot au combat | Photo : DR / Fraternité

Malgré leurs conditions de travail délétères, les professionnels de la santé sont propulsés au-devant de la lutte. En leur corps défendant, parallèlement aux patients classiques, les professionnels de la santé sont au chevet des cas enregistrés, aussi bien suspects que confirmés. Toutefois, ceux-ci, bien que volontaires, n’entendent point être victimes collatérales de la situation. Encore moins, s’ériger en agneaux sacrificiels en voulant sauver des vies au nom de leur serment d’Hypocrite.

En effet, en réponse à l’appel de solidarité agissante afin de mieux juguler le mal, les praticiens hospitaliers du Togo, par le biais de leur secrétaire général, Gilbert Tsolenyanou, se disent prêts à se lancer, corps et âme dans la «guerre» contre le fléau. Ceci, à condition que le gouvernement leur garantisse un plateau technique à la hauteur de l’enjeu.

…Mais pas à n’importe quel prix

«Il nous faut souligner que cette situation n’est pas facile pour le personnel. Nous avons besoin dans l’urgence de moyens supplémentaires. Il s’agit de moyens de protection pour le personnel soignant, je veux parler des masques, des combinaisons, des gants, des solutions hydroalcooliques », a-t-il confié à Rfi, lundi dernier.

Alors que le CHR Lomé Commune ait été réquisitionné par l’Etat togolais pour soigner les cas confirmés du COVID-19, le Secrétaire général du Synphot a révélé que les matériels de soins disponibles dans ce centre de santé sont insuffisants. «…nous avons besoin de moyens thérapeutiques dans les cas de complications. Il s’agira d’avoir des masques simples et des masques à haute concentration en oxygène des patients en soins intensifs, et pour les patients admis à la réanimation, nous aurons besoin de respirateurs, d’oxygène, et d’air médical sur le site choisi. Il n’est un secret pour personne que ces matériels sont vraiment insuffisants. Pour nous, si nous n’arrivons pas à avoir ces équipements de pointe, dans les délais raisonnables et si par mégarde, ce que nous ne souhaitons pas, des cas compliqués arrivaient, nous aurons vraiment des problèmes », a-t-il indiqué.

Le gouvernement, dos au mur

Loin de toute considération syndicale, encore moins politique, il urge d’apprécier, à sa juste valeur, cette demande qui, à tout point de vue, se veut pragmatique, responsable et raisonnable. Ceci, du moment où cette couche socioprofessionnelle se veut la plus exposée en ces mauvais temps qui courent où l’auto confinement est recommandé. Quoi donc de plus normale pour le gouvernement de mettre dans les conditions, ceux qui répondent présents à son appel au nom de l’intérêt général et de la solidarité.

L’exécutif national, mis à l’épreuve par cette situation inconfortable, a donc tout intérêt à se montrer réceptif à cet appel du synphot. Car, l’évènement malheureux du Covid -19 au Togo, au-delà de la solidarité et de la compassion, met une fois de plus à nu, l’incapacité du Pouvoir de Lomé à doter le pays des centres hospitaliers dignes de ce nom.* A quelque chose, malheur est bon, dit la maxime. Le gouvernement a désormais dos au mur, la faute à sa gestion approximative, depuis 56 ans, de la politique nationale sanitaire. Laquelle fait tristement des centres hospitaliers du pays, presque des mouroirs.

Source : Fraternité