JPO | Photo : DR

Manifestement, Jean-Paul Oumolou (JPO) n’aurait pas été enlevé au quartier Hedzranawoe à Lomé chez sa copine comme l’a voulu faire croire la soldatesque du régime. L’activiste aurait été appréhendé à Aflao au Ghana. « Connaissant le cynisme des autorités togolaises, ils vont invoquer des raisons non-politiques, des raisons qui leur permettront de détruire l’image de JPO. Il faut connaître l’adversaire qu’on affronte. Les premières informations parlant de son arrestation disent qu’il a été arrêté « chez sa copine ». Or le monsieur vit en Suisse avec femme et enfants. C’est fait à dessein pour le discréditer dans l’opinion publique. Ce type de détail détourne complètement la discussion des mérites du monsieur sur le plan politique vers des conversations de bas-étage axées sur des relations extraconjugales. C’est la recette qu’on utilise généralement pour détruire l’image d’une personne », avait réagi un compatriote aux premières heures de l’annonce de l’arrestation de Jean-Paul Oumolou.

Il a vu juste. L’information selon laquelle JPO a été interpellé chez sa petite amie et savamment distillée dans l’opinion n’était en réalité destinée qu’à salir son image et à le discréditer. La mayonnaise a pris. Les agents de la redoutable police politique de Faure Gnassingbé ont réussi leur coup en trainant dans la boue l’image de cet activiste de l’opposition.

Selon les infos rapportées par des sources proches d’Oumolou, celui-ci s’était rendu au Ghana pour une affaire familiale. Les délateurs attitrés l’ont signalé aux spadassins du régime qui n’ont aucun mal à le localiser pour ensuite l’enlever. La délation est devenue une arme favorite et fatale de la plus vieille dictature en Afrique qui s’en sert pour traquer impitoyablement les opposants. Le zélé ministre des Enseignements primaire et secondaire, Dodzi Kokoroko fait l’apologie de la délation, exhortant chaque fois les directeurs d’établissement à livrer les noms des enseignants grévistes pour être sanctionnés. On assiste à l’effondrement des valeurs dans notre pays et le phénomène de la délation prend des proportions inquiétantes. Plus personne n’est à l’abri, même ceux qui en font l’apologie. Ils peuvent en être eux-mêmes victimes.

Source : Liberté / libertetogo.info