Pierre S. Adjété | Photo: PSA

Voulez-vous de quelque chose de grand et de merveilleux à souhaiter aux Togolaises et aux Togolais ? Souhaitez-leur le Grand Pardon, et souhaitez-leur très sincèrement le Grand Pardon. Car, tous les jours d’avantage, il se révèle que c’est ce qui manque le plus à ce pays et particulièrement auprès du plus grand nombre, certes. Mais, surtout en situation de piège et de siège en velléités autocratiques, c’est le Grand Pardon qui manque le plus à l’élite politique… Quoi qu’on dise !

Et, si vous aimez les symboles, commencez ce dimanche ou dès aujourd’hui même à souhaiter le Grand Pardon aux Togolais. Commencez déjà en ces jours de veille et de lendemain d’une nouvelle année, des jours qui font également la veille et le lendemain des soixante ans d’errements depuis l’assassinat traumatisant du premier président démocratiquement élu par les Togolais, Sylvanus Olympio de vénérée mémoire et de gouvernance exemplaire faite d’idéaux constructifs d’une Nation… Quoi qu’on fasse !

Il n’y a d’intelligence que dans l’acte du bien. C’est le choix parfait de l’Éthique au détriment du machiavélisme. Le Grand Pardon est le choix convenable au Togo. C’est le seul choix qui vaille la peine et qui puisse requérir des Togolaises et des Togolais d’accepter, ne serait-ce que leur imperfection, pour amorcer leur démarche vers la Justice et la Réconciliation, à la fois réelles et symboliques ; Justice et Réconciliation préalables à tous les changements au Togo… Quoi qu’on dise !

L’innocence même du Grand Pardon, intervenu trop tôt il y a plus de 30 ans, fait que cette démarche n’a jamais été aussi urgente, nécessaire et absolue que maintenant. Qui plus, l’initiateur de cette démarche de Grand Pardon, Édouard Édem KODJO, n’est plus de ce monde pour que certains craignent que l’intéressé en récolte tous les glorioles, les apparats et les ostentations. Quoi que cela lui en ait coûté déjà, de son vivant !

Aux Togolaises et aux Togolais, il ne sert plus à rien d’étaler dissensions et autres braderies d’honneur. Chaque jour davantage, plus que la veille et moins que le lendemain, les limites de la confrontation nationale et celles de l’isolement, des obstructions et des incompétences politiques sont suffisamment visibles à l’œil nu, que la République en a véritablement assez de tant de gâchis, tant de malhonnêteté, tant de confusion, tant d’abandons, tant de désinvolture… Quoi qu’il en soit !

Le Togo crie Grand Pardon… C’est une démarche à responsabilité républicaine qui n’a besoin que d’actes suffisamment éthiques à sa résonnance dans la restitution du Togo à l’intelligence réparatrice de toutes les blessures, et constructive de la somme des ambitions individuelles et collectives en errance. L’art du Grand Pardon fait désormais devoir dans l’archipel Togo… Quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse !

PSA
4 décembre 2022