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Le processus de décentralisation au Togo a fait l’objet d’une réunion le 4 novembre dernier à Kara. Organisée par la Conseil national de suivi de la décentralisation (CNSD) sous le patronage de la Première ministre Victoire Tomégah-Dogbé, cette rencontre placée sous le thème « Bilan du processus de décentralisation au Togo », a permis aux autorités de « dresser le bilan de la mise en œuvre de la décentralisation au Togo depuis les élections locales du 30 juin et du 15 août 2019 ayant permis de voir opérationnel 117 communes avec l’élection de 1527 conseillers municipaux ».

À l’heure des bilans, Victoire Tomégah-Dogbé a reconnu « que les défis restent importants », avant de s’expliquer : « Le gouvernement en a tenu compte dans sa feuille de route et même dans son organisation en mettant en place des ministères tels que celui chargé du développement des territoires, celui chargé du désenclavement et des pistes rurales qui sont des exemples de l’attention portée par le Chef de l’Etat aux territoires de notre pays ».

Les actions menées, l’évaluation du processus de décentralisation vu de l’extérieur, les principales interventions des partenaires techniques et financiers, les résultats obtenus, les prochaines actions, les élections régionales en vue, etc. , voilà autant de sujets ayant rythmé les exposés et débats de la rencontre. Et Payadowa Boukpessi de faire l’état des lieux. À l’entendre, le verre serait à moitié plein, ou plutôt plein, s’il faut parler vrai. Dans son exposé, le ministre d’État chargé de la décentralisation a égrené des chantiers réussis tels la rénovation du cadre juridique, l’installation des conseils municipaux des 117 communes, la construction, la réhabilitation et l’équipement de plusieurs mairies, la mise en place du Fonds d’Appui aux Collectivités Territoriales (FACT) et son abondement, le renforcement des capacités des élus et des personnels des collectivités territoriales. Une sortie qui cache difficilement la propension qui a souvent été la sienne à continûment s’ingérer dans les affaires des maires qui, faut-il le rappeler, sont élus par des populations, non pas nommés comme lui l’est. Rien n’a changé depuis trois ans, puisque tout est caporalisé par l’État, aidé en cela par un Boukpessi qui ne veut pas connaître où s’arrêtent ses attributions et qualités de ministre. Chacune de ses actions sent la politique, et les maires qui ne sont pas du même bord que lui en pâtissent de ses décisions dont on voit bien qu’elles sont prises juste pour donner de l’urticaire aux maires qu’il ne saurait voir en peinture et qui ont le malheur de figurer dans l’opposition. Boukpessi s’est déjà fait un point d’honneur de nier au maire son droit de changer le nom des rues de sa circonscription territoriale, tout simplement parce que ce dernier est un opposant. Avec pareille ingérence, on a souvent frôlé le ridicule, cependant que les recettes quant à elles viennent au compte-gouttes, au grand désespoir des autorités municipales. Peut-on parler d’avancée de la décentralisation dans un pays où tout est caporalisé, récupéré par le pouvoir central ?

Source: Le Correcteur / lecorrecteur.info