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Kara, ville située à plus de 400 Km de la capitale Lomé est connue pour ses beaux paysages montagneux et sa diversité culturelle unique qui fait drainer des foules en juillet pour aller suivre les rites initiatiques Evala. Ville du Président de la République, Kara connait un développement qui va à son rythme qu’on peut analyser diversement. Une jeunesse dynamique prête à travailler et à montrer tout son talent, mais comme la plupart de la jeunesse du Togo est confrontée aux problèmes d’ouvertures d’opportunités. Au-delà de ce mal qui est commun à toutes les villes du Togo mais pas que, car c’est l’Afrique tout entière qui y fait face, Kara a un sérieux problème et qui perdure. Celui du manque d’eau. Cet élément qui est considéré comme la vie fait défaut à cette ville et cela est des plus écœurant quand on sait que cette ville voulait jadis être érigée en capitale politique du Togo. Quel est au juste le problème ?

La pénurie d’eau décrit un manque croissant d’accès à l’eau. Il existe deux types de pénurie d’eau : économique et physique. La pénurie de type économique désigne l’inaccessibilité de l’eau en raison de défaillances institutionnelles, notamment le manque de planification, d’investissements et d’infrastructures. La pénurie de type physique est une conséquence du changement climatique et comprend des sécheresses et des modifications des régimes climatiques.

Si le réchauffement climatique est un fléau mondial qui touche tous les pays, toutes les villes du monde et le Togo ne fait pas exception, le cas de Kara répond beaucoup plus à la première catégorie, celle de la pénurie de type économique. En effet, il y a un manque criard de politique d’investissements en infrastructures afin de doter cette localité de barrages hydrauliques. Les autorités n’ont pas mis sur pied des politiques de planification pour faire face à l’explosion démographique dans les années avenir. Elle se sont contentées des infrastructures des années 70 pour toujours continuer par desservir la population en eau potable. Alors que pendant ce temps, la population s’agrandit et Kara aussi s’élargit, il faut des branchements.

Il faut noter qu’en 2010, la population de cette ville était estimée à un peu plus de 700.000 habitants, alors qu’en 2022 elle est estimée a plus de 900.000 selon le dernier recensement. Plusieurs nouveaux quartiers ont vu le jour, mais la politique d’urbanisation n’a pas suivi. Laissant les populations à leur triste sort.

Kara fait pitié sur ce point, oui, car afin de pouvoir donner de l’eau à tous, la TDE gère par rotation. Elle dessert les quartiers en eau potable par rotation afin de permettre à tous de pouvoir faire des stocks. Inimaginable en plein 21è siècle de vivre ce cirque. Le mal est que, certains quartiers ont fait des mois sans avoir une goûte d’eau dans leur robinet. Le comble c’est que les ménages sont toujours obligés de payer 2.700 F CFA par mois à la TDE pour l’entretien du compteur. Quel entretien, alors que les ménages n’ont pas de l’eau depuis des mois.

A Kara, les quelques rares qui ont des forages se la coulent douce, car ils vendent de l’eau et l’affluence est de plus en plus grande. Il est triste de voir, des femmes, d’un certain âge, transporter des bassines à 5h du matin allant à des points de forage pour trouver de l’eau. Il est inadmissible. Inadmissible pour la ville du Chef de l’Etat de vivre ce calvaire.

La décentralisation a permis d’avoir des communes et celles-ci doivent se pencher sur des questions pressantes comme le cas de Kara pour trouver une solution rapide à ce problème de manque d’eau à Kara. Il en va de l’honneur même de la nation et d’un regain d’appartenance de tous ces cadres de la région de Kara pour redorer le blason. Toujours sans rancune.

*Sans Rancune* _(De retour de Kara)_

Source: Liberté /libertetogo.info